Inconnu en France et en Europe, le constructeur chinois Geely s’apprête pourtant à faire une entrée fracassante sur le marché américain, européen et hexagonal. Il a même déjà sérieusement avancé ses pions en devenant propriétaire et actionnaire de deux grands constructeurs.
Geely veut chatouiller les constructeurs auto mondiaux
Le groupe automobile chinois Geely n’est pas encore connu du grand public et pourtant il s’apprête à chambouler les marchés européens, américains et français. Déjà propriétaire de Volvo Cars, le groupe qui est le principal constructeur automobile chinois à capitaux privés est en train de déployer une intense stratégie. Il vient en effet de mettre la main sur près de 10% du capital de Daimler, la maison-mère du prestigieux Mercedes-Benz, devenant ainsi son tout premier actionnaire. Déjà en 2010, Geely avait réalisé un grand coup, un coup double en l’occurrence en ayant pris le contrôle total du Suédois Volvo Car puis en décembre 2017 en ayant racheté AB Volvo, le n°2 mondial des poids-lourds.
Ces mouvements ont fait parler en Allemagne, jaser même. Le patron de Daimler a tenté comme il a pu de rassurer le secteur allemand en expliquant lors du salon auto de Pékin que l’éventualité d’une prise de contrôle hostile de la part de Geely était écartée. Ce qui est forcément de nature à instaurer un sérieux doute.
Geely ne se contentera d’ailleurs pas uniquement d’être actionnaire et propriétaire de deux grands noms de l’automobile au niveau mondial. Non, car le constructeur compte bien introduire sur les marchés européens et américains une voiture électrique ultra-connectée. Baptisée Lynk&Co, la marque créée en 2016 est de conception chinoise mais la production sera quant à elle effectuée en Belgique. Une manière d’être au cœur du marché européen.
Une offensive internationale pour bientôt
Li Shufu, patron de Geely et multimilliardaire (dixième fortune chinoise selon Forbes) veut « que le monde entier entende la cacophonie générée par Geely et les voitures made in China ». L’homme d’affaires a déjà réussi une bonne partie de son pari en transformant le groupe spécialisé en électroménager en un gros acteur du marché automobile. Plus de 13 milliards de dollars ont été investis pour racheter Volvo et monter au capital de Daimler. Et en mai 2017, Geely a mis la main sur la très classieuse marque de voitures de sport anglaise Lotus. Dans la même foulée, le groupe rachète la startup américaine Terrafugia, spécialiste de la conception des voitures volantes.
Grâce au rachat de Volvo, Geely a pu monter en gamme, avoir accès à des technologies lui permettant d’améliorer ses propres modèles de voitures. Hakan Samuelson, directeur général de Volvo Cars, explique que « Lynk&Co en est l’éclatante démonstration : elle ne pourrait exister sans la coopération avec Volvo. Après l’acquisition de Volvo, Geely a progressé au niveau technique et musclé ses ventes en Chine« .
Si Geely est en train de faire parler de lui, d’autres acteurs chinois montent également sérieusement en régime. C’est le cas des startups Nio et Byton notamment qui mettront sur le marché américain en 2020 des voitures électriques performantes et accessibles. Nio veut même concurrencer le géant Tesla sur ses propres terres. Le constructeur bénéficie pour cela d’un financement colossal de la part de Baidu et Tencent, les deux géants chinois d’Internet. Un SUV urbain électrique a même été lancé sur le marché chinois cette année. Nous n’en avons ainsi pas fini d’entendre parler des voitures made in China qui apportent de l’innovation et qui stimulent le marché.