L’équipementier Bosch a mis au point une innovation technologique qui permettrait de réduire drastiquement les rejets d’oxydes d’azote (NOx) des moteurs diesel. Un système qui serait installé sur les véhicules d’ici deux ans et qui ferait chuter les taux d’émissions de particules fines dans une proportion de un à dix.
Bosch veut redorer le blason du diesel
Alors que toutes les politiques publiques actuelles tant au niveau des villes que des régions ou des pays tendent vers une élimination pure et simple des motorisations diesel, l’équipementier Bosch semble avoir résolu une partie de l’équation. Le diesel est en effet responsable de graves troubles respiratoires et des maladies cardiovasculaires qui en sont issues. On estime même que le diesel est directement responsable de plus de 50 000 décès par an dans le monde. La raison ? Ces motorisations émettent une quantité colossale d’oxyde d’azote, les Nox. Un moteur à essence émet cependant plus de CO2 qu’un moteur diesel, mais l’enjeu que semble avoir relevé Bosch est de faire chuter le taux de NOx rejeté par une voiture ou un camion roulant au diesel.
Jusqu’à dix fois moins de NOx rejeté dans l’atmosphère
Le PDG de Bosch Volkmar Denner souhaite « clore le débat sur la fin du diesel » grâce à cette invention. Il s’agit d’un nouveau catalyseur particulièrement performant qui permettra de respecter les nouvelles normes environnementales spécialement sévères qui seront obligatoires pour tous les constructeurs à compter de 2020. Le patron de l’entreprise allemande va même plus loin, car selon lui l’invention du groupe permettra au diesel de continuer d’occuper une place très importante sur le marché automobile. A l’heure actuelle, près de 60% des voitures circulant en France sont des motorisations diesel. Un chiffre en constante et régulière baisse toutefois.
Les tests réalisés jusqu’à présent par l’équipementier ont l’air des plus prometteurs car lorsqu’un moteur classique rejette 168 milligrammes de NOx par kilomètre, les nouveaux dotés des catalyseurs de Bosch en rejettent seulement 13 milligrammes. Soit près de dix fois moins qu’une motorisation diesel standard.
Le groupe affirme même que « lors de conduites en ville moins favorables au fonctionnement des technologies de réduction des émissions de NOx, les prototypes Bosch émettent 40 milligrammes de NOx par kilomètre ».
Croyant dur comme fer à sa nouvelle technologie, Bosch demande à ce que des tests d’homologation du nouveau catalyseur soient effectués en condition réelle, sur route. Une manière faire oublier les logiciels truqueurs mis en cause dans les scandales du dieselgate.
On peut tout de même s’interroger sur l’intérêt de relancer le segment des moteurs diesel alors que la tendance actuelle est celle des motorisations hybrides, électriques ou au GNL. D’autant que cette relance serait paradoxale voire même contraire à l’esprit des derniers accords climatiques, notamment ceux de la Cop21, qui ont acté la volonté des Etats signataires de réduire significativement le recours aux énergies fossiles, pétrole en tête. Le nouveau catalyseur de Bosch permettrait certes d’un côté de limiter au maximum les effets nocifs du diesel sur la santé mais de l’autre activerait mécaniquement la production du pétrole.