Airbus, Toyota, Uber, Aeromobil, Lilium, Volocopter, Pal-V… les entreprises qui s’activent sur le segment de la voiture volante sont légion et ne lésinent pas sur les investissements. Les recherches vont bon train sur la voiture du futur et si elles ne sont encore qu’au stade de prototypes, elles soulèvent déjà plusieurs questions.
Une voiture volante présentée au salon de Genève 2018
C’est la société hollandaise Pal-V qui a fait du vieux fantasme de la voiture volante une réalité. Baptisée Liberty, elle a été officiellement présentée au salon de l’auto de Genève courant mars 2018. Une voiture, ou plutôt un engin hybride, à cheval entre l’auto et l’hélico puisque dotée de pales d’hélicoptère sur la partie supérieure et d’un aileron. Dès que le besoin ou l’envie de voler s’en fait sentir, 10 minutes suffisent pour déplier les pales et lancer le moteur de 200CV de la machine. Cette voiture volante est munie d’un manche pour piloter en vol. Bien entendu, les futurs heureux propriétaires de la Liberty devront avoir leur brevet de pilote pour conduire/piloter cette voiture-hélicoptère dont le prix avoisine les 500 000€.
Mais la Liberty n’est pas le seul modèle de voiture volante présentée au salon, ou du moins en phase de commercialisation. Airbus avait déjà présenté l’an passé la seconde version de sa Pop-Up, dans la catégorie « UAM » pour Urban Mobility Vehicle. La Pop-Up se penche sur le segment non pas des particuliers comme la Liberty mais du transport de personnes, sorte d’Uber des airs puisque la Pop-U s’apparente à un drone-navette. Son design est proche de celui d’une voiture, d’une voiture capsule en somme. Soit un châssis à quatre roues avec sur le dessus un module aérien doté de 8 rotors. Là encore, l’hybride est le maître-mot puisque l’idée est que la Pop-Up puisse faire office soit de voiture autonome soit de voiture volante.
Audi, Uber, Toyota, Volocpter ou encore Aeromobil pour ne citer qu’eux s’attèlent également au développement de la voiture volante. D’ailleurs en France, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) recense non moins d’une vingtaine de projets avancés à travers le monde.
Pourquoi une voiture volante ?
La voiture volante répond à un vieux fantasme : se déplacer librement dans les airs, autrement qu’en avion, en étant seul ou presque dans l’engin.
Mais pourquoi tant d’entreprises planchent aussi sérieusement et investissent autant de millions dans la voiture volante? Car en l’état actuel des choses, elle ne répond à aucun véritable besoin sociétal, si ce n’est le fait de voler grâce à l’électricité et non en ayant recours aux énergies fossiles. Sauf que sur ce point, rien ne sera opérationnel dans le court et le moyen terme, les batteries électriques étant trop lourdes pour être embarquées. Sans parler du fait que faire circuler des voitures volantes nécessite de revoir la formation des pilotes que nous sommes ou encore la gestion du trafic. Tout cela semble encore être de la science-fiction tandis que les experts affirment que les grands noms du secteur ne tarderont pas à mettre au point un modèle économique et technique viable. D’ici quelques années, la technologie sera donc prête.
Aussi, une autre question essentielle se pose : à quel besoin la voiture volante répond-elle ? Pour Michel Oualid, fondateur de Free Car Project: « A ce jour, la voiture volante semble davantage répondre à un besoin des entreprises, qui, dans cette période de transition, n’ont d’autres choix que de jouer sur la carte de l’innovation. Une innovation technique certes, mais qui manque de recul et de prise en compte des véritables enjeux de société actuels. », avant d’ajouter : « Les périodes d’interlude devraient permettre aux entreprises de se réinventer, et non se raccrocher à de vieux fantasmes certes accrocheurs, mais déconnectés ».